Phénylsodium

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Phénylsodium
Image illustrative de l’article Phénylsodium
Structure du phénylsodium.
Identification
No CAS 1623-99-0
PubChem 11007827
SMILES
InChI
Apparence poudre blanche tirant sur le jaune[1]
Propriétés chimiques
Formule C6H5Na
Masse molaire[2] 100,093 7 ± 0,005 2 g/mol
C 72 %, H 5,03 %, Na 22,97 %,
Propriétés physiques
Solubilité dans les hydrocarbures, réagit avec l'éther diéthylique

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le phénylsodium est un organosodique de formule chimique C6H5Na. Bien que ses propriétés chimiques soient semblables à celles du bromure de phénylmagnésium C6H5MgBr, le phénylsodium est bien moins utilisé que cet organomagnésien comme réactif de Grignard[3]. L'existence du phénylsodium a été proposé par Kekulé après avoir observé la formation de benzoate de sodium C6H5COONa lors de la réaction du bromobenzène C6H5Br avec le sodium sous une atmosphère de dioxyde de carbone. La synthèse originale par transmétallation fait intervenir le diphénylmercure (C6H5)2Hg et le sodium pour donner une suspension de phénylsodium :

(C6H5)2Hg + 3 Na ⟶ 2 C6H5Na + NaHg.

Il est également possible de traiter un alkylsodium avec du benzène[4] :

RNa + C6H6 ⟶ RH + C6H5Na.

Cette méthode peut également conduire à l'addition d'un second atome de sodium. Cette dimétallation se produit en position méta et para. L'emploi de certains alkylsodium tels que le pentylsodium C5H11Na favorise cet effet[5].

Une voie de synthèse courante utilise le bromobenzène avec du sodium en poudre :

C6H5Br + 2 Na ⟶ C6H5Na + NaBr.

Le rendement de cette méthode est réduit par la formation de diphényle à la suite de la réaction du phénylsodium avec l'halogénure d'aryle.

Enfin, il est également possible de faire réagir le phényllithium C6H5Li avec le tert-butylate de sodium NaOC(CH3)3 :

C6H5Li + NaOC(CH3)3 ⟶ C6H5Na + LiOC(CH3)3.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (de) W. Schlenk et Johanna Holtz, « Über die einfachsten metallorganischen Alkaliverbindungen », Berichte der deutschen chemischen Gesellschaft, vol. 50, no 1,‎ , p. 262-274 (DOI 10.1002/cber.19170500142, lire en ligne)
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. (en) Dietmar Seyferth, « Alkyl and Aryl Derivatives of the Alkali Metals:  Useful Synthetic Reagents as Strong Bases and Potent Nucleophiles. 1. Conversion of Organic Halides to Organoalkali-Metal Compounds », Organometallics, vol. 25, no 1,‎ , p. 2-24 (DOI 10.1021/om058054a, lire en ligne)
  4. (de) Paul Schorigin, « Synthesen mittels Natrium und Halogenalkylen », Berichte der deutschen chemischen Gesellschaft, vol. 41, no 2,‎ , p. 2711-2717 (DOI 10.1002/cber.190804102208, lire en ligne)
  5. (en) D. Bryce-Smith et E. E. Turner, « 177. Organometallic compounds of the alkali metals. Part II. The metallation and dimetallation of benzene », Journal of the Chemical Society (Resumed),‎ , p. 861-867 (DOI 10.1039/jr9530000861, lire en ligne)